Les conférences de Grenade : 1. Une éthique sans surmoi. Jacques-Alain Miller- 24-11-1989
Quel rapport y a-t-il entre la “Correspondance” de Spinoza et une correspondance en avion lors d’un voyage vers Grenade ? Dans la réalité, aucun. Mais une correspondance signifiante entre ces éléments peut s’établir inconsciemment, et se manifester sous la forme d’un acte manqué, par exemple. Le savoir inconscient ne réside donc pas dans des profondeurs opaques, mais dans la manière dont les signifiants s’associent, s’articulent.
Sans standards ni recettes, il s’agit d’un savoir sur mesure qui se construit, s’invente dans chaque cure. Ce savoir d’un genre particulier n’est pas sanctionné par un diplôme, mais par l’expérience de la cure et la formation personnelle. L’éthique du psychanalyste se doit d’être d’autant plus exigeante.
Comment situer cette éthique propre à la psychanalyse lacanienne ? Freud a montré que la morale et le renoncement pulsionnel sont au fondement de la civilisation, mais qu’ils ont aussi l’effet paradoxal de nourrir en retour l’exigence pulsionnelle. C’est pourquoi l’éthique de la psychanalyse n’est pas une morale du renoncement : elle s’oriente d’un “ne pas céder” misant sur le désir et sur le manque pour réguler les pulsions destructrices et la jouissance.
Langues : espagnol ; sous-titres : français, anglais, espagnol, italien et portugais.
00:00 Un acte manqué et ses “correspondances”
17:35 La psychanalyse est-elle spinozienne ?
47:16 Le fantasme, au principe de l’entendement
56:41 Ne pas céder
1:12:28 Un savoir incomplet et calculateur