Workshop "Les maladies contemporaines de l'imaginaire"
Le Collège clinique de Toulouse organise le samedi 16 septembre 2023 une journée d'étude sur le thème "Les maladies contemporaine de l'imaginaire".
Pour plus d'informations, n'hésitez pas à aller visiter le nouveau site du Collège clinique :
https://collegeclinique-toulouse.fr/evenement/les-maladies-contemporaines-de-limaginaire/
Un nouvel imaginaire
Par Christiane Alberti
C’est une évidence de dire que les images ont envahi notre atmosphère. L’image fait voir, elle montre, elle s’impose. Mais pour la psychanalyse, une autre voie importe. L’image n’est pas une unité fermée, qui tomberait sous la maîtrise de notre œil.
L’image prend forme à partir de ce qui ne se voit pas : une faille, une béance, là où le regard se loge.
Le regard s’ajoute à la fonction du voir. Il est autre chose que la vision. C’est par le regard de l’Autre que le sujet se sent concerné, reconnu, choisi ou bien mal aimé, haï….par l’Autre. Le regard en effet, est toujours le regard de l’Autre. « je ne vois que d’un point, mais dans mon existence je suis regardé de partout » (Lacan, Sém XI, p. 69). C’est depuis le regard, que je suis concerné par l’Autre, que le monde me concerne. Ici, s’ouvre tout le champ de l’imaginaire.
Dans la clinique en institution, il nous est donné de rencontrer des sujets, pour qui, le regard ne s’est pas détaché de la vision : le sujet est traqué, visé réellement par l’Autre. L’imaginaire est dans certains cas un imaginaire sans images. C’est pourquoi nous sommes conviés avec Lacan à se « briser, à un nouvel imaginaire ». Cette orientation sera notre boussole pour l'examen de cas cliniques en institution psychiatrique au long de cette journée.
INTERVENTIONS DE :
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Xavier Gommichon, Praticien hospitalier, responsable du CMP d’Aubervilliers et de l’Unité Clinique Adolescent (Paris)
La clinique contemporaine de l’adolescent à laquelle notre pratique est confrontée s’insère dans certains discours où l’imaginaire prime : questions identitaires et de dysphorie de genre, harcèlement scolaire et toutes les formes de disjonctions entre le narcissisme de chacun et les injonctions normatives de la société. Parmi ces injonctions on trouve les exigences d’autonomie sociale et professionnelle auxquelles les adolescents se heurtent du collège au lycée, lieux d’une intégration essentielle et épanouissante ou bien excluante et stigmatisante.
Car l’imaginaire du sujet autonome et résilient ne tient pas longtemps face au mur du réel de l’éclosion pubertaire, comme F. Wedekind l’a montré dans sa pièce, l’Éveil du printemps, magistralement commentée par S. Freud et J. Lacan. Un savoir est à extraire de ce qui ne peut se dire du rapport sexuel, qui s’écrit autrement que dans les défilés symboliques du discours.
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Ligia Gorini, Psychiatre, Chef de Pôle de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, EPS de Ville-Evrard
Le visible et l’indicible
Dans un monde où le visible est partout (sur les réseaux sociaux comme à l’imagerie cérébrale), et le pouvoir du langage semble remis en question, la clinique lacanienne nous offre une boussole, au-delà de la consistance du corps ou de l’orientation du sens : celle du réel des pulsions, en tant que « l’écho dans le corps du fait qu’il y a un dire ». Les problématiques contemporaines liées à l’image mobilisent beaucoup les jeunes générations. Nous aborderons leurs incidences cliniques chez des adolescents rencontrés dans un service de psychiatrie infanto-juvénile.
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Bertrand Lahutte, Chef du service de psychiatrie de l’hôpital d’instruction des armées Begin, Professeur agrégé du Val-de-Grâce
Perspectives psychanalytiques pour la psychiatrie de demain