Échos de nouage, bulletin n°7, Apprendre, "Comment avez-vous appris ce que vous savez ? Le savoir, une expérience" - Pascale Rivals
Vendredi 9 juin à 20h00 - Cahors
Argument de Pascale Rivals
"Notre premier élan, petit, est de nous bricoler une langue à nous à partir de celle des autres, expérimentée non sans un certain plaisir. Apprendre à parler comme tout le monde suppose une perte. Aussi bien le savoir vient entamer la croyance, les rêves. Il est lié à la demande et au désir de l’autre, il est donc affaire intime, expérience de corps, savoir inconscient.
En tant qu’insu du sujet, il peut insister sous forme de difficultés observées dans les apprentissages, difficultés que la psychanalyse accueille comme des symptômes et non comme des dysfonctionnements.
L’orientation freudienne a consacré la valeur du concept d’inhibition pour désigner l’ensemble des phénomènes qui entravent la pensée en tant qu’elle est troublée par des affects. Selon lui, c’est en raison de sa trop grande érotisation ou de l’idéalisation de la performance que le sujet bute.
Quel rapport entretient le sujet avec la valeur du savoir, tel l’Ernesto de Marguerite Duras, petit garçon qui refuse d’aller à l’école car il ne veut pas apprendre des choses qu’il ne sait pas.
Il y a ce que l’on a appris par cœur et que l’on oublie aussitôt et le savoir qui ne s’apprend pas, celui qui se dépose, s’incorpore, se rencontre en un éclair…
Ce savoir-là n’est-il pas affaire de rencontre, expérience de corps et de mots, tel Mr Germain qui enseignait à sa façon, vivante et personnelle. Il nourrissait la faim de la découverte, le sentiment d’exister, indique Albert Camus, dans Le premier homme.
Alors comment saisir les butées de certains enfants face au savoir ? Comment soutenir un désir de savoir en tenant compte de la défense singulière de chaque sujet ?"
Renseignements : Alexandre Hugues