
Cartel n°24 : Le plus-un dans le cartel
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Editorial
Vers l’Ecole,
par Hervé Damase
Dans son texte « D’écolage », en 1980, Lacan redéfinit le Cartel comme « l’organe de base » par lequel doit s’effectuer le travail d’École pour la reconquête du Champ freudien.
Dans la structure du Cartel, le plus-un occupe une fonction qui vise à décompléter ce qui, sinon, s’apparenterait à un groupe, semblable à n’importe quel groupe, soit une communauté sous influence imaginaire. Car c’est grâce au plus-un qu’il y a chance qu’un nouage s’effectue afin que chacun, dans son lien à la cause analytique, puisse travailler sa question, ou être travaillé par elle.
Le plus-un a ainsi la charge de « provoquer l’élaboration ». L’objectif étant qu’un bout de savoir s’en extrait. Le plus-un est donc celui qui oriente la production vers l’École. Sa mission première consiste, après avoir déclaré le Cartel, à assurer « la sélection, (…) la discussion et (…) l’issue à réserver au travail de chacun ».
Tout cela pourrait ressembler à une ruche besogneuse fonctionnant parfaitement… Mais il n’en est rien, car pour que les 4+1 soient mis en présence, encore y faut-il la présence d’un désir décidé de mise au travail, soit un transfert de travail vers l’École.
Ainsi, la question n’est pas tant celle de trouver un plus-un, tel un oiseau rare, que de faire entendre l’insistance de ce désir décidé auprès d’un qui y réponde, comme à une dette inextinguible à l’égard de l’invention freudienne. C’est ce pari sur lequel il s’agit à chaque fois de miser pour qu’est chance d’advenir du nouveau.